Alors que l’Egypte se prépare cette année pour les élections parlementaires, de nombreux observateurs les prévoient encore plus féroces que celles de 2005. Elles seront suivies, en 2011, par les élections présidentielles, et le parti au pouvoir, les partis d’oppositions, et même quelques personnalités indépendantes, à en croire les rumeurs, sont déjà en train de s’endetter. Cependant, les modifications constitutionnelles effectuées à la suite de la première élection présidentielle ouverte à plusieurs candidats, en 2005, ont supprimé toutes garanties restantes d’élections équitables. Il n’y aurait donc rien de plus à attendre des élections présidentielles que des élections parlementaires.
Dans le premier quart de l’année 2007, le Parti National Démocratique au pouvoir (NDP), a fait passer des amendements pour au total 34 articles de la Constitution, notamment un amendement entamant l’abolition de l’encadrement judiciaire des élections. Ce changement préjudiciable est arrivé après que d’éminents juges aient accusé le pouvoir exécutif d’avoir falsifié les résultats des élections en 2005.
Les amendements de 2007 incluaient aussi l’introduction d’une interdiction explicite des actions ou des partis politiques basés sur la religion. Cet amendement est communément interprété comme étant destiné aux Frères Musulmans, pourtant déjà interdits, qui avaient gagnés 20% des sièges à l’Assemblée du Peuple en 2005. L’interdiction saperait leur participation aux élections futures en empêchant le groupe d’utiliser des slogans religieux et dévierait de possibles tentatives à venir d’établir un parti politique officiel. L’article 76 de la Constitution a aussi été révisé afin de disqualifier les candidats indépendants de la présidence et de placer différentes barrières devant les candidats non-NDP.
Bien que l’état d’urgence ait été en vigueur en Egypte pendant vingt-neuf ans, projetant son ombre sur tous les aspects de la politique, on parle d’un amendement qui conduirait à une loi anti-terroriste. Les sections divulguées de l’acte indiquent en effet clairement la volonté du régime Egyptien d’institutionnaliser et de légaliser l’état d’urgence. Dès lors, il semble que le processus de pacification de la vie politique égyptienne soit encore pour longtemps semé d’embûches.
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