l’Institut du Caire clôture les activités de son programme de formation Tamkeen et discute, en présence de militant·e·s des droits humains de 11 pays, de la situation des droits humains dans la région

In Programme d’Education aux Droits Humains, Trainings and Workshops by CIHRS

À l’occasion de la Journée Internationale des Droits Humains

A l’occasion de la Journée internationale des Droits Humains qui a eu lieu hier, samedi 10 décembre, l’Institut du Caire pour les études des droits humains, a clôturé les activités de son programme de formation de deux ans, « Tamkeen –  renforcement d’une nouvelle génération de défenseur·euse·s des droits humains », dans le cadre duquel environ 44 jeunes des défenseur·euse·s des droits humains ont participé, de 11 pays (Tunisie, Égypte, Syrie, Liban, Algérie, Maroc, Irak, Palestine, Jordanie, Libye et Yémen).

Cet évènement accueilli par l’Institut Français de Tunis, en présence des organisations partenaires du programme, le Réseau Euromed France, les Instants Vidéo Numériques et Poétiques et la Ligue de l’enseignement – Fédération des Bouches-du-Rhône, a aussi été marqué par la participation de la militante tunisienne des droits humains et membre du conseil d’administration de l’Institut du Caire, Madame Bochra Belhadj Hamida, et une présence importante de personnes intéressées par les droits humains en Tunisie, individus et organisations, ainsi que l’équipe du programme, 28 participant·e·s et un groupe de journalistes tunisien·ne·s.

Le directeur de l’Institut Français, Lionel Briand, a souhaité la bienvenue à tous·te·s les participant·e·s, soulignant l’importance d’un tel programme pour mettre en lumière les questions de droits humains et d’égalité dans les pays du pourtour méditerranéen, ainsi quel’engagement des jeunes et des nouvelles générations des sociétés civiles dans la protection et la défense des droits humains. Quant à Marion Isvi, directrice exécutive du Réseau Euromed France, elle a insisté dans son allocution sur l’importance de la solidarité, de la coopération et de l’échange d’expériences entre les défenseur·euse·s des droits humains de la région, précisant que la clôture du projet Tamkeen ouvre sur de nouvelles campagnes et initiatives en matière de droits humains qui rassembleront les participant·e·s qui s’appuyeront sur ce réseau pour développer des coopérations.

La défenseure tunisienne des droits humains Bochra Belhaj Hamida a mis l’accent dans son intervention sur la détérioration sans précédent de la situation des droits humains dans la région, et comme les restrictions sans précédent imposées aux défenseur·euse·s en confisquant leurs droits les plus élémentaires, notamment leur droit à la liberté de mouvement, ainsi que les campagnes de répression, de diffamation, d’incitation, d’injure et de diabolisation de la société civile et de tous ses symboles. Mme Belhadj Hamida a souligné que  « Cette réalité oppressante ne sera dissipée que grâce aux nouvelles générations de défenseur·euse·s, qui ravivent l’espoir de d’une avancée dans la défense et du le respect des droits des peuples » . S’adressant aux nouvelles générations, elle a déclaré : « Votre présence, vos campagnes et vos actions, c’est ce qui renforce notre résilience et renouvelle notre espoir d’atteindre les libertés et les droits »

A travers une vidéo courte, produite par l’Institut du Caire, le public a pu découvrir le parcours d’apprentissage du programme Tamkeen et ses cinq étapes acquisition des connaissances de base des droits humains, construction des orientations, de la mise en pratique application, échange d’expériences, et enfin évaluation et de suivi. La vidéo a mis en lumière les résultats de ce  programme de 24 mois, d’auto formation et d’éducation participative,  couronné par 16 campagnes de droits humains lancées par les participant·e·s dans 11 pays de la région.

Dans un 2e temps, une discussion s’est engagée entre le public, l’équipe du programme et les participant·e·s, qui s’est divisée en deux parties. La première a porté sur les restrictions imposées aux droits des femmes et aux droits de la communauté LGBT dans divers pays de la région, notamment quant aux législations répressives, aux pratiques discriminatoires, les aux restrictions sociales et à la culture patriarcale dominante, ainsi que les différentes formes de violence auxquelles les femmes et les membres de la communauté LGBT sont exposé·e·s, y compris la violence en ligne. Cette partie de la discussion a offert de précieuses présentations et interventions de défenseur·s des droits humains du Liban, de Palestine, de Tunisie et de Libye. La deuxième partie de la discussion s’est concentrée sur les modèles répétés de répression imposés à la liberté d’expression traditionnelle (je ne comprends pas ?) et numérique et aux libertés des médias dans divers pays, répression qui ne se limitent pas à la censure de sites Web ou à la fermeture de journaux, mais s’étendentégalement à la traque des journalistes et les créateurs·rice·s de contenu, aux menaces, à l’emprisonnement, la torture et aux disparitions forcées. Cette répression s’étend dans la plupart des pays de la région aux citoyen·ne·s ordinaires, qui se trouvent puni·e·s pour avoir simplement exprimé leurs opinions sur les réseaux sociaux, sur la base de lois aux termes vagues nommées les lois anti-cybercriminalité et les lois antiterroristes. Les participant·e·s ont réalisé pu constater la similitude entre toutes ces pratiques répressives après avoir écoutéentendu les interventions de l’Égypte, de la Palestine, de l’Irak, du Maroc, de la Tunisie et de la Libye, brossant un large tableau de la détérioration de la situation des droits humains dans la région arabe dans son ensemble.

Pour terminer la rencontre, une courte vidéo a présenté les principales impressions des participant·e·s sur le parcours Tamkeen. Les participant·e·s au programme ont également reçu des certificats d’appréciation pour leurs efforts et les campagnes des droits humains qui ont été lancées à la suite de ce programme de formation.

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